Gilbert a écrit : ↑02 oct. 2019, 08:04
on voit bien que les + de 50 ans deviennent la nouvelle cible des radios qui comprennent que les jeunes écoutent de moins en moins la radio. Alors que du côté des régies pub on est encore à absolument vouloir s'adresser aux "ménagères de moins de 50 ans" comme si à partir de 50 ans on ne consommait plus (ou alors on est moins dans l'achat impulsif)
d'ailleurs fun l'a aussi bien compris puisque lors du dernier appel d'offre ils ont présentés un projet de radio 100% chanson française avec M radio, qui n'a pas été autorisé par le CSA faute de budget suffisant mais on sent bien de la fébrilité chez les opérateurs
Ils ne semblent pas le comprendre tant que ça, ces nouvelles radios pour les + de 50 ans sont des programmes sensés servir de "produit d'appel" pour promouvoir une nouvelle technologie qui va rester confidentielle pendant des années. Et on sait bien que les plus de 50 ans sont les plus geeks prêts à se précipiter sur les nouveautés technologiques... C'est surtout que les principales cibles sont déjà servies et que (à part des programmes de niches ultra thématisés, donc confidentiels) c'est la seule cible assez vaste qui reste pour justifier de la création de nouveaux programmes. Ça ressemble à de l'occupation de terrain sans véritable conviction (ça rappelle d'épisode Contact + qui faisait une très belle audience malgré une antenne low cost en pilote automatique et une couverture minable pendant que le groupe préférait privilégier Mint qui, malgré ses moyens, faisait une audience assez limitée). Dans les pays anglo-saxon, quand il n'y a pas de place en FM pour proposer des radios "golden oldies" (car il y en a déjà et depuis très longtemps en FM chez eux), elles sont proposées en AM, pas sur un réseau "high-tech"...
Si les acteurs du marché (annonceurs et diffuseurs) avaient réellement compris que la nouvelle cible à suivre, ce sont les + de 50 ans, le virage aurait été pris sur leurs programmes principaux qui diffusent en FM (avec un vieillissement notable différentes programmation) et auraient relégué le ciblage des publics jeunes sur le numérique. Par exemple, Fun et son audience assez faible auraient pu laisser le champ libre du créneau jeune (déjà occupé par Contact, NRJ et Pure : 3 radios sur une cible en voie de disparition, c'est bien assez...) et se repositionner en M Radio (en plus, du 100% francophone à la place du programme actuel de Fun Radio aurait été accueilli avec une réelle bienveillance par le CSA).
Et encore, l'exemple de M radio n'est pas forcément le plus pertinent car le raccourci M radio = chanson française = public de vieux, le raccourci me semble un peu hasardeux

M Radio (qui est une adaptation de la radio française du même nom), c'est tout simplement un équivalent 100% chansons françaises de formats comme Chérie FM ou RFM, on est plutôt sur un public adulte de moins de 50 ans : une cible déjà desservie depuis un bon moment.
Par exemple, reléguer Pure FM au DAB et internet pour faire de la place à Viva+ en FM aurait été un signal bien plus claire de la prise de conscience de l'évolution de l'auditoire.
Malgré tout, j pense que les diffuseurs ont compris que l'auditoire vieilli, mais pas les annonceurs. Du coup, les radios sont prises en tenaille entre l'auditoire qui vieilli et les annonceurs bloqués sur la cible des moins de 50 ans. Du coup, il en résulte le format actuel de Nostalgie Belgique qui me semble prendre le mieux en compte cette équiation. Les radios jeunes adultes essayent de vieillir un peu en abandonnant les titres trop jeunes du top 40 et repoussoir pour le public adulte (les 30-50 ans), mais restent bloqués dans leur rajeunissement pour ne pas dépasser sur les plus de 50 ans (ce qui fait que les souvenirs programmés ne vont que rarement aller au delà des années 80 assez convenues).
Cette stratégie est encore viable aujourd'hui, mais d'ici quelques années, ça va être compliqué car même les amateurs de titres des années 80 seront des plus de 50 ans et les moins de 30 ans en auront 40.
