Mike a écrit : 10 nov. 2019, 13:05
Bonjour Stef,
Mon propos n'est pas de cracher sur le DAB+ mais d'expliquer que ce n'est pas la panacée.
Absolument.
Le sens de mon propos était le même. Olive se demandait s'il n'aurait pas été possible de faire autrement.
Nos réponses étaient simplement d'expliquer que ce qu'il proposait avait déjà été pensé.
Mais Stef, là où tu as raison, c'est qu'un choix a été fait. On a tergiversé pendant tellement longtemps avant de véritablement se lancer qu'à présent, il n'est plus question de dire "on arrête le DAB et on passe à une autre norme" sinon on est reparti pour 10 ans d'hésitations.
On peut débattre entre passionnés pour savoir si le choix a été le bon ou non, mais au stade où on en est, le chantier du DAB en est à un tel état d'avancement que la radio numérique terrestre sera en DAB ou ne sera pas. Seul le futur nous donnera la réponse.
Pour la RTE, je pense qu'elle est l'illustration de ce que je prophétise depuis un moment... Le DAB, en schématisant, c'est pour faire la même chose que la FM en un peu mieux (offre un peu plus grande, potentielle meilleure robustesse du signal à la réception, RDS amélioré avec des images) mais, c'est un gros investissement pour la promesse d'une "révolution" (qui aurait pu en être une dans le contexte d'il y a 20 ans) mais qui se révèle n'être qu'une "évolution" dont on ne sait finalement pas trop quoi faire maintenant (dans le contexte de la complémentarité de la diffusion sur IP et des nouveaux usages). On est dans un investissement massif pour, finalement, faire une FM améliorée alors que les enjeux des éditeurs de contenus audios sont aujourd'hui ailleurs.
Il y a eu l'euphorie des technophiles, à présent on est confronté à la réalité économique : on a de nouveaux canaux, très bien. Mais pour y mettre quoi ? Avec quel argent ? Alors que les investissements sont en train de partir sur d'autres supports.
Et d'une certaine manière, je trouve que cette conversation montre que le DAB n'est pas réellement la révolution espérée. Les sceptiques vis à vis du DAB sont finalement assez présents avec des arguments.
Les défenseurs en sont à scruter les textes de loi sur une obligation de l'installation du DAB partout pour se convaincre et espérer un succès de la norme. (en gros, espérer une adhésion à marche forcée des sceptiques et ceux qui s'en foutent).
Et les promoteurs (comme la RTBF) en sont à faire une communication qui s'arrange avec la réalité pour essayer de rendre tant bien que mal le DAB "sexy".
Rien que le fait que le débat existe, qu'on assiste à des contorsions de chiffres que les 2 camps interprètent à leur manière, que les défenseurs scrutent les éléments de loi pour forcer la main et que les campagnes de communications soient obligées de contourner une partie de la vérité, montrent, il me semble, que les avantages du DAB pour supplanter la FM à l'ancienne sont loin d'être évidents.
Si le DAB était une véritable révolution répondant à une attente massive, la communication en sa faveur n'aurait pas besoin d'être biaisée, le marché n'aurait pas besoin d'attendre la mise en place d'obligations légales pour se lancer (comme on a pu le voir avec les VHS ou les smartphones qui ont très vite trouvés un échos chez les consommateurs) et les autorités n'auraient qu'à suivre pour réguler et arbitrer afin d'éviter l'anarchie. Là, on a presque l'impression que les autorités sont là pour lancer un marché dont, finalement, la majeure partie des gens se fout et qui a pour vocation de régler un problème qui aurait pu être réglé à 90% (pour le cas spécifique de la Belgique) par une véritable remise à plat de la planification de la bande FM.
Mais bon, de toutes façons, à notre niveau, on ne peut pas grand chose. Il ne reste plus qu'à regarder l'histoire se faire et faire des pronostiques pour s'amuser.
