alloja a écrit : ↑06 juil. 2019, 08:32
Amélioration de la qualité des chaines si pas augmentation du nombre de chaines au sein d'un mux, donc meilleure rentabilisation de la bande passante + signal plus robuste + zapping plus rapide.
J'aurais tendance à dire que c'est un résumé très optimiste qui mélange cause et conséquence et qui part de l'idée que tout sera optimisé de manière optimale.
Si on est dans une présentation plus clinique, le DVB-T2 permet d'augmenter la place disponible dans un multiplexe.
Dans le même temps, les encodages ayant évolués, les récepteurs compatibles avec le DVB-T2 sont également compatibles avec ces nouveaux encodages qui permettent d'occuper moins de place pour une qualité équivalente ou d'augmenter la qualité pour une occupation de place équivalente.
Pour le zapping plus rapide, je pense que c'est plus lié à l'évolution des récepteurs qu'à la norme de diffusion.
Ça, c'est la description purement technique.
Dans la pratique, si et seulement si tout est utilisé de manière optimale, il serait possible d'augmenter la qualité de diffusion et/ou d'augmenter le nombre de chaînes. Mais cela est seulement une capacité offerte, cela ne veut pas dire que cela sera utilisé... Souvenez-vous des promesses lors de l'annonce dans les années 90 de tout ce qu'il sera possible de faire avec la diffusion par satellite et ce qu'on a eu réellement au final...
N’oublions pas que nous sommes en Belgique où le besoin se limite à une diffusion de 4 chaînes. A moins que des projets cachés soient en route, on est en train d'envisager de changer l'infrastructure qui permettrait de diffuser 5 ou 6 chaines en HD ou 10 à 12 chaines en SD pour au final rester à 4 chaînes (et peut-être même pas les passer en HD !).
C'est un peu comme si on décidait d'élargir une route afin de faire passer un camion qui transporterait une baguette de pain alors que jusqu'à présent on le faisait à vélo.
En soit, avoir un équipement surdimensionné pourrait ne pas être un problème : qui peut le plus peut le moins. Mais là où cela pose problème c'est que la nouvelle norme n'est pas compatible avec une très grande partie des téléviseurs en circulation. Il faudrait donc obliger les gens à changer de TV ou à acheter un récepteur externe (comme lors de l'arrêt de l'analogique).
Et c'est là qu'on arrive dans la problématique de la transmission grand public. Diffuser, c'est bien, mais il faut des gens en face pour recevoir. Et dans ce domaine, le mieux est souvent l'ennemi du bien. Par exemple, en radio FM, si on diffuse en stéréo, le son est meilleur, mais la réception est plus facilement sensible aux parasites. Si on reste en mono, le son est moins beau, mais le signal est plus robuste. C'est pour cela que le diffuseur est amené à faire des compromis en fonction de ce qu'il envisage de diffuser et de l'environnement dans lequel il diffuse.
C'est ainsi que, par exemple, en France, des radios comme France Info ou RMC diffusent en mono. Leur contenu ne nécessite pas de stéréo, et cela permet une propagation plus robuste du signal. Et de leurs cotés, les radios musicales privilégient la stéréo, cela les handicape sur la qualité de réception dans les zones limites, mais le rendu sonore est meilleur quand le signal est bien reçu. Ces radios considères donc qu'il y a plus d'avantage à diffuser en stéréo qu'en mono.
Et dans la même logique, c'est pour cela qu'il n'est pas rare qu'en montagne les radios musicales diffusent tout de même en mono. Le contenu gagnerait en qualité sonore en stéréo, mais la robustesse du signal serait tellement dégradée qu'il est préférable de rester en mono. On pourrait choisir d'avoir un son au top du top à la sortie de l'émetteur, mais presque personne ne pourrait en profiter. Il vaut mieux choisir d'envoyer un son moins bon (en mono) pour s'assurer qu'il sera bien reçu par le plus grand nombre.
Tout cela pour dire que c'est une affaire de compromis à déterminer en fonction de ce que l'on a besoin de faire et du contexte pour optimiser l'équipement à utiliser et sa configuration.
Cette longue explication en passant par la FM pour revenir à présent à la TNT. La problématique est différente, mais la logique est la même.
Soit on prend le top du top, on a la possibilité technique de faire plein de choses, mais on oblige la plupart des utilisateurs à changer leur équipement (on doit renouveler presque tout le parc) . Soit on reste comme on est, on n'a aucune perspective d'évolution technique mais on évite toute création de problème. Il faut donc faire un choix en fonction des besoins pour trouver un compromis. Améliorer la qualité mais devoir renouveler le parc ou ne rien changer et rester avec le parc de récepteurs actuels ?
C'est donc là que se trouve tout l'objet de "l'imbroglio".
On partirait de zéro, on pourrait directement installer le matériel dernier cri et dire aux gens de prendre le récepteur qui va bien. Mais comme on est dans une situation où il y a déjà un parc existant, ce choix est problématique.
Il faut donc regarder quel est le besoin. On voudrait, comme en Flandres, mettre 16 chaines sur un multiplexe, il n'y aurait pas d'autres choix que de passer au DVB-T2.
Mais dans le cas wallon, sauf annonce surprise, la seule perspective d'évolution possible, c'est, éventuellement de passer en HD entre 3 et 4 chaines.
La question pourrait donc se résumer à "on reste comme ça, ou on sort l'artillerie lourde (renouvellement du parc de récepteurs) pour diffuser la RTBF en HD ?"
Mais par chance pour la diffusion la TNT, il y a une solution intermédiaire qui permet une solution intermédiaire pour répondre à ce besoin sans être obligé de renouveler presque tout le parc de récepteur (seuls les appareils non HD et les appareils HD de plus de 10 ans seraient handicapés).
C'est la configuration actuellement utilisée en France pour diffuser en TNT (DVB-T, Mpeg4, HD). C'est pour cela que Guyriette entend pas parler du DVB-T2 pour la France (bien qu'il y ait quelques tests pour introduire une diffusion en UHD). C'est à mon sens la solution qui serait un bon compromis : on permet une amélioration de diffusion de la TNT en Belgique mais on reste compatible avec la quasi totalité des appareils actuellement en circulation. La technologie est suffisamment ancienne pour être largement répandue et suffisamment moderne par rapport à celle utilisée actuellement en Belgique pour répondre aux besoins d'améliorations de qualité de diffusion de la TNT en Belgique francophone.
C'est en cela que parfois, il peut être plus pertinent de ne pas prendre coute que coute (par pure idéologie) un équipement dernier cri si cela n'est pas nécessaire.
Je pense même que de la part de la RTBF, la chose la plus intelligente à faire, vu qu'ils sont partis pour acheter de nouveaux équipements, serait de prendre des émetteurs capables d'être commutables en DVB-T et DVB-T2. Pour l'instant, on les allume en DVB-T pour conserver la compatibilité avec les récepteurs en circulation, et on pourra les basculer en DVB-T2 si le besoin s'en fait sentir à l'avenir (nouvelles chaînes à diffuser, introduction de l'UHD, etc...)
Voilà, j'espère Guyriette que par ce long message tu auras une vue complète de la problématique et des avantages et inconvénients des différentes solutions possibles.