wile a écrit : 11 déc. 2024, 00:17
muscardingue a écrit : 10 déc. 2024, 15:48
Et Xavier Niel qui voulait le numéro 6 ne va-t-il pas tenter sa chance pour le 4 ?
Il n’a pas poser sa candidature car les numéros étaient trop loin mais le 4 serait ok pour lui.
La fréquence de Canal+ était remise en jeu. Même si personne n'augurait de la non-réattribution de cette fréquence, il ne fallait pas non plus vouloir être trop gourmand. Il y avait aussi la possibilité de se positionner sur un canal intéressant (8 ou 9 vu la remise en jeu des fréquences de C8 et W9).
Attention quand une chaîne dépose un dossier, ce n'est pas pour un numéro, c'est pour une autorisation. Le numéro fait partie des discussions une fois l'autorisation obtenue. D'autant plus que là, il y avait 15 autorisations en jeu. Pour ceux qui en avaient déjà une et qui se voient renouvelés. L'usage fait que pour les chaînes qui étaient déjà là, on leur redonne le même numéro. Pour les nouvelles, ça fera partie des discussions.
La fois précédente, quand Niel a postulé, il n'y avait que 2 autorisations en jeu (TF1 et M6). Comme on se doutait que TF1 serait renouvelé, il était assez facile d'en déduire que Niel visait le numéro 6.
Ici, comme il y avait 15 autorisations en jeu, difficile de préjuger du numéro à obtenir en cas d'obtention d'une autorisation. Et comme, en plus, l'ARCOM veut repenser la numérotation, ça rend la tentative de prédire le numéro à obtenir encore plus hasardeux.
Après, pour le cas de Niel, il se dit qu'il n'avait pas postulé dans le but d'obtenir une fréquence, mais qu'on lui a demandé de postuler dans le but de pousser M6 à renforcer ses engagements. Quand tu es tout seul a postuler au renouvellement de ton autorisation, tu vas au service minimum vis à vis des engagements. Quand tu es mis en compétition, c'est le principe des enchères et tu dois faire mieux que les autres dossiers en compétition. NRJ12 l'a appris à ses dépends...
Ajouté après : 40 minutes :
Cette analyse, c'est ce que je croyais aussi, jusqu'à ce qu'on me fasse remarquer que les règles et les conventions ont été modifiées il y a quelques années.
Si on était resté sur les conventions de 2020, le résultat aurait effectivement été celui indiqué dans l'article.
Mais depuis, la réglementation sur la chronologie des médias a été modifiée pour prendre en compte l'arrivée des services en ligne. Ainsi, l'obligation de contribution au cinéma n'est plus liée à la convention mais simplement au délais après la sortie en salle auquel le service veut accéder (6 mois, 9 mois, 12 mois, etc...). Plus on veut un délais proche de la date de sortie en salle plus il faut contribuer à hauteur d'un pourcentage élevé du chiffre d'affaire.
Ainsi, ça signifie que si Canal+ veut continuer à avoir la possibilité de diffuser des films aussi peu de temps après la date de sortie en salle, le groupe devra continuer à verser les mêmes montants ; TNT ou pas TNT.
En revanche, le point qui n'est pas clair en lisant la convention, c'est que je n'arrive pas à savoir si de par la convention Canal+ était obligé de contribuer au palier le plus élevé ou si la chaîne pouvait changer de palier.
Mais dans le doute, en admettant que la convention obligeait à rester au palier le plus élevé, le seul véritable danger, c'est que Canal+ considère que rester à un tel palier ne vaut pas le coup de payer aussi cher et décide de passer à 9 mois ou 12 mois pour faire baisser un peu sa facture.
Mais quoi qu'il en soit, le départ de Canal + de la TNT n'est pas le chaos annoncé pour les finances du cinéma français dans la configuration actuelle.
Cela étant, aujourd'hui, le marché français ne représente qu'un tiers de ses revenus. Et les activités du groupe en France reposent aussi sur le sport, la production créations originales Canal+ et la gestion et distribution de fond de catalogue de cinéma (Studio Canal).
En quittant la TNT, Canal+ s'ouvre la possibilité de dire "tant pis pour le service cinéma en France, on passe sur du cinéma moins frais, on se renforce sur le sport et les créations originales et on continue de développer nous activités à l’international où il n'y a pas la problématique de la chronologie des médias". Donc, à long terme, c'est peut-être là que se trouve le risque pour le financement du cinéma français.
Le départ de la TNT semble être un truc planifié de longue date et ce qui retenait le groupe de rendre sa fréquence était une histoire de TVA. Le fait d'être considéré comme une chaîne de télé lui permettait d'appliquer une TVA à 10% alors que les services de vidéo en ligne sont à 20%. Quitter la TNT aurait fait basculer Canal+ en service de vidéo en ligne et basculer vers une TVA à 20%. Les frais de diffusion sur la TNT coûtait moins cher au groupe Canal+ que ce que l'abattement de TVA rapportait.
Mais comme aujourd'hui, le parc d'abonnés Canal+ via la TNT est très marginal, les services fiscaux français ont considéré que Canal+ n'est plus une chaîne de télé mais un service en ligne. Le groupe Canal n'a plus d'intérêt à conserver sa présence sur la TNT.